“ll existe un code très simple pour parler de ce pays: la misère, le vaudou et l’héritage noir. Je voulais aller au-delà des clichés”, explique Paolo Woods. Il s’y installe en novembre2010, quelques mois après le séisme, malgré l’avis de plusieurs éditeurs photo saturés d’images d’Haïti. Mais ils ne se doutaient pas que cette surmédiatisation le motiverait. Paolo Woods s’interroge sur la façon dont se crée une identité et un Etat. “Depuis son indépendance, en 1804, Haïti est un laboratoire. Toutes les contradictions du colonialisme et du paradigme actuel de développement s’y entrechoquent“, estime-t-il. Divisé en six chapitres, chacun portant le nom des acteurs clés du pays –présidents, propriétaires, blancs, “leta” (Etat, en créole), substituts, dieux–, ce livre, fruit de trois années d’investigation, déconstruit les mythes entourant Haïti, souligne l’échec du gouvernement central et révèle les systèmes informels qui l’ont remplacé. Exemple éloquent: le réseau de stations de radio qui lors de l’épidémie de choléra a expliqué aux populations rurales comment s’en protéger. Une série de photos qui donnent l’impression d’assister à une pièce de théâtre absurde. “Si je l’avais écrite, je n’aurais pu inventer de telles scènes, assure Paolo Woods. Et, surtout, personne n’y aurait cru.”

résumé tiré du site de la revue Polka :
http://www.polkamagazine.com/24/le-mur/etat-un-livre-de-paolo-woods/1468